Cicéron, Quintilien, Augustin, L’invention de l’orateur, Gallimard, collection « Tel », 2021. Édition, traduction et introduction de Patrice Soler.
Ce volume met pour la première fois, en français, à la disposition d’un public large (format semi poche) la traduction de textes fondamentaux pour toute sorte de disciplines qui sont la culture de l’Europe : De Oratore de Cicéron, Institutio oratoria de Quintilien, livre IV du De doctrina christiana de saint Augustin, avec Orator de Cicéron.
Les traductions des passages retenus ont été reprises à nouveaux frais : pour retrouver l’oralité des textes, la combativité des discussions et la vigueur des réseaux métaphoriques et références au monde organique et cosmique, afin de « naturaliser » la parole de l’orateur.
Car ce n’est pas une demande techniciste de plus en plus forte que ces textes veulent satisfaire, ils la déjouent avec ironie, appelant en particulier la compagnie des philosophes.
Une introduction globale essaye de situer le projet même de donner à (re)lire ces textes.
Au départ, une observation triviale : le substantif « rhétorique » ne sert plus qu’à discréditer les thèses adverses, « rhétorique populiste » ou « néolibérale » ou « salafiste » ou « écologiste », etc.
Des introductions aux différentes œuvres, des notes intégrées aux textes renvoient aux travaux des spécialistes, dont Alain Michel et Marc Fumaroli, auxquels le volume est dédié.
Illustration : Vincenzo Foppa, « Jeune garçon lisant Cicéron », 1464, Londres, The Wallace Collection (détail).